D’écrire ma ville – Lausanne
Déjà près de 120 textes reçus à mi- décembre. Envoyez-nous le vôtre d'ici au 31 janvier 2021!
Porté par l’Association D’écrire ma ville et par La Maison du Récit, le projet D’écrire ma ville - Lausanne invite chacun·e à écrire un texte inspiré de la capitale vaudoise. Au travers de récits personnels et aussi intimes que possible liés à des lieux, des personnalités, des souvenirs, c’est la mémoire subjective et polyphonique de Lausanne qui sera saisie.
Informations de participation
Tout le monde dès 14 ans peut participer. Il n’est pas obligatoire d’habiter Lausanne, il faut simplement avoir quelque chose à en raconter.
Les textes, d’une longueur de 200 mots ou 1200 signes espaces compris maximum (et le comité sera intraitable là-dessus !), seront récoltés entre le 1er septembre et le 31 janvier 2021 (petite prolongation, pour vous donner encore plus de chances d'en être!). Le format des textes est court pour créer de brèves chroniques formant des flashs.
Ils sont à envoyer à l’adresse suivante : accompagnés de vos prénom, nom, numéro de téléphone et code postal.
Une sélection de textes sera éditée dans un recueil à paraître en août 2021. En participant à ce projet, vous donnez donc votre autorisation pour une publication de votre texte.
Trois textes, en primeur et pour le plaisir
Place de la Palud, quatrième siècle de notre ère
Le brouillard colle à la peau de Maximus. Chaque fois qu’il respire, l’humidité et le froid glacent sa gorge. Les sabots de son cheval s’enfoncent dans la boue du marécage. A présent, le lac est loin derrière lui. Il regrette de ne plus être dans le village. Les rues animées autour du forum lui manquent.
Près de la basilique, son grand-père lui a dit :
- Prends le panier de poissons et apporte-le à ton père.
- Tu ne viens pas avec moi ?
- Non, Maximus, je suis un pêcheur. Qu’est-ce que j’irais faire sur la colline ?
Maintenant qu’il est seul dans le marécage, Maximus se dit qu’il aurait dû refuser. Il lève les yeux, un coin de ciel bleu a déchiré le brouillard, révélant des formes familières.
Bientôt, le sentier quitte la zone humide et monte sur la colline.
Devant le chantier de la demeure familiale, il s’arrête. Son père, penché sur le four mobile, se relève.
- Ah, te voilà Maximus.
- La fabrication des briques avance ?
- Oui.
Il regarde son fils, puis le panier de poissons.
- Il ne veut toujours pas quitter le bord du lac ?
- Non.
- Le vieux fou, il n’a pas compris que, bientôt, plus personne n’y habitera.
Sylvie Carrupt
***
J’ai voyagé Lausanne
J’avais 20 ans….
Avec trois amis nous avons pris des champignons hallucinogènes et nous nous sommes « posés » dans le parc de l’Hermitage. C’était ma première fois. De prendre des champignons donc et non pas de me poser dans le parc. Nous avons tellement ri. Rire à en avoir mal aux côtes. Rire sous le magnifique et centenaire Hêtre pleureur du parc. Depuis ce jour l’expression « Pleurer de rire » a pris pour moi un tout joli double sens. Après une heure de rire, la Cathédrale s’est mise à brûler. De grandes et hautes flammes, oranges, rouges… le toit de la Cathé’ était en FEU !!! C’était à la fois magnifique et terrifiant. Comme lorsque l’on s’enflamme pour quelqu’un… !! J’ai hurlé, hurlé et je me suis rappelé que je devais juste …halluciner. Alors j’ai chanté, chanté fort « The roof is on fire… » en dansant de joie dans ce parc.
Cette expérience fut un voyage incroyable. Je n’ai pourtant jamais repris de champignons et quand je vois ma Cathédrale je me rappelle avoir eu un jour si peur pour elle. C’était il y a 20 ans….
Kali
***
Un jour au Bourg
Un jour je l'aperçus soudain,
Brodée de pixels, bordée de métal,
Jaillie d'un écran publicitaire
Se tenant derrière une vitrine
De la prestigieuse rue de Bourg,
Sur laquelle, errant, je dérivais
À la recherche d'une typesse,
De celles qui sortent de l'écran
Sachant te dire bonjour l'ami
Sans se fendre d'aucun poncif
Ni user de ces lieux communs
Qui anéantissent la rencontre
Là où elle a pris son envol.
Elle observait de son écran
Gigolos, solitaires et mondains,
Bavards, excentriques et esseulés
Jusqu'à ce que par là je passe
Et qu'elle me jette un long regard.
L'apercevant ainsi surgie
De sa tanière numérique,
Transi d'attentes et d'émotions
Quelques paroles je déposai
Aux pieds de la jolie bipède,
Ou plutôt de sa double vitrine,
Bien que je ne sus pas encore
Comment était son bas corps,
Si bipède vraiment elle était
Ou une Sirène qui me cachait
Écailles, nageoires et pédoncule.
Jusqu'au Lac elle m'emmena
Et sans sortir de ses cristaux liquides
Elle m'embarqua sur son frêle esquif.
Nous tanguâmes et nous chavirâmes,
Sans tout de suite être culbutés.
Puis vint l'instant libérateur
Où la balade devient ballade,
Nous emportant entrelacés,
Elle en sirène moi en quidam,
Vers 20'000 lieux sous le Léman.
Dario Lopreno
***
Soirées informelles
Des soirées de lecture des textes déjà reçus, d'accueil du public, de rencontres informelles avec le comité, sont également proposées si la situation le permet. Voir dates dans l'agenda. L'occasion de prendre aussi rendez-vous pour un accompagnement à l'écriture (voir ci-dessous).
Accompagnement
- Vous n’êtes pas très très sûr.e de votre orthographe ?
- Le passage à l’écrit vous fait un peu peur ?
- Vous vous posez des questions sur votre texte ou l’angle choisi pour le raconter ?
- Vous préférez raconter oralement mais vous voulez quand-même participer ?
Afin de donner une voix au plus grand nombre et d’éviter l’écueil d’une possible barrière du passage à l’écrit, des aides sont mise en place. Des professionnel.es de l’écrit peuvent vous aider dans la rédaction, ou jouer un rôle d’écrivains-fantômes en retranscrivant les anecdotes que vous leur raconterez.
Appelez-nous, faites un petit mot ou venez à une soirée informelle et on fixe un rendez-vous!